Charlot fête ses 100 ans.

Le petit vagabond créé par Charles Spencer CHAPLIN en 1914, aura traversé le cœur et l’esprit de plusieurs millions de spectateurs.

A cette occasion, nous vous proposons trois film  de la période Keystone/Essanay/mutual, en ciné-concert.

Charles CHAPLIN n’aura pas seulement fait rire le public. Il suscitera de nombreuses vocations, remettra en question le bon droit de nos plus grands autocrates. Il fera évoluer nos consciences tout en se mettant à dos les institutions bien pensantes de l’Amérique puritaine.

The Tramp

(Hommage au petit vagabond)

Behind the screen (Charlot machiniste)

U.SA, 1916, N&B, 23mn.

Avec charles Chaplin, Edna Purviance et Eric Campbell

Charlot machiniste est le septième film de Chaplin pour la Mutual. Charlot est aide-machiniste sur un plateau de cinéma où se tournent trois films différents. Le machiniste passe son temps à dormir en douce et donc Charlot doit tout faire.

Il y a de belles trouvailles comme le fait de parvenir à transporter une dizaine de chaises sur son dos, le faisant ressembler ainsi à un porc-épic géant. Plusieurs scènes hilarantes comme celle du casse-croute de midi où il est assis à côté d’un mangeur d’oignons qui a des renvois.

Le film finit sur un duel de tartes à la crème sur l’un des trois plateaux qui va un peu éclabousser les voisins.

Easy Street (Charlot Policier)

U.SA, 1917, N&B, 20mn.

Avec charles Chaplin, Edna Purviance et Eric Campbell

Dans Easy Street, Charlot le vagabond endosse l’uniforme d'un policier, ce qui n’est pas courant.

Il est recruté au pied levé pour aller mettre de l’ordre dans la rue la plus mal famée, Easy Street, où il va affronter un véritable colosse (Eric Campbell) qui est bien décidé à le réduire en bouillie.

Comme le chétif Charlot ne peut compter sur sa force physique, il va devoir ruser ...

The Kid Autorace (Charlot est content de lui)

U.SA, 1914, N&B, 7mn.

Avec charles Chaplin et Henry Lehrman

Charlot se rend à une course de baby-cart à Venice en Californie Une équipe de tournage cherche à filmer l'évènement, mais Charlot les dérange en permanence en essayant de s'imposer devant la caméra.

Le réalisateur tente alors de le faire disparaître du champ de vision par de grands gestes et des coups de pieds et de poings, ce qui va perturber la course, les deux hommes se retrouvant régulièrement au milieu de la piste.

Les spectateurs, au début intrigués par ce comportement, vont finir par s'amuser des pitreries de Charlot.


«L'intérêt historique de Kid Auto Races at Venice est double : d'une part, c'est techniquement le premier film sorti avec Chaplin en costume de vagabond et d'autre part, nous pouvons observer les réactions du public à cet étrange personnage, si bizarrement accoutré. Chaplin improvise et il montre déjà sa formidable présence à l'écran.» (L’oeil sur l’écran)

Dans cette demi-bobine d'à peine sept minutes, l'un des plus grands génies comiques du cinéma est en train de naître...

Les films:

                   Les débuts de Charlot

                 en trois courts métrages


Le musicien :

                   Julio Laks (Piano)


Avec créativité, réflexion et expérience, Julio LAKS pianiste de son état, joue ce que Charles Spencer CHAPLIN voulait faire entendre dans sa musique, l’émotion à fleur de peau de ses personnages.

Le répertoire musical comprend de grands airs d’opéra, ainsi que des pièces du music-hall, des airs religieux de l’époque Victorienne ainsi que des thèmes originaux du cinéaste. Plus des compositions originales de Julio.

Le pianiste en solo est accompagné par de l’harmonica et du Washboard.

La présentation du programme et le dossier pédagogique :

                       

                         Nadia Meflah


Le programme est présenté par Nadiah Meflah, critique de cinéma, collaboratrice à Cadrage et responsable du site www.charles-chaplin.net. Nadia a également rédigé le dossier pédagogique pour l’association.


Spécialiste de Charles Chaplin, Nadia Meflah a décrypté dans un livre, Chaplin et les femmes,  les relations de Chaplin avec les femmes :


«Qui a vu Monsieur Verdoux' (1947), variation de Chaplin sur l'affaire Landru, ne l'ignore pas : le rapport que Chaplin entretenait avec les femmes tient à la fois de la fascination érotique, de la complicité amoureuse... et du ressentiment haineux.

Aux origines, bien sûr, la mère : Hannah Hill Chaplin, artiste de music-hall, dont le déchirant effondrement psychologique marque le fils au plus profond.

A 24 ans, en 1923, le petit Anglais débarque en Amérique. Inconnu, étranger, sans famille, il gravit tous les échelons de la réussite jusqu'à la gloire absolue.

Une gloire qui lui ouvre les bras des femmes : grand séducteur, Chaplin séduit des actrices et se plaît à les mettre en scène.

Ce livre explore le parcours amoureux de Charles Chaplin. Et c'est bien là une matière, d'actrice en actrice, de muse en muse, de suivre la construction de l'une des oeuvres  les plus éblouissantes de l'art du XXe  siècle...»



Extrait:


Pour leur documentaire Chaplin inconnu, Kevin BROWNLOW et David ROBINSON, deux éminents historiens du cinéma, ont déniché une scène inédite tirée des rushes de Charlot s’évade.

Charlot est un prisonnier en cavale. Il a trouvé refuge chez une belle demoiselle de la haute bourgeoisie qu’il a fortuitement sauvée de la noyade avec sa mère.

Bien vite la jeune femme, qui ignore tout de son identité réelle, se laisse séduire par son sauveur.

Dans la scène coupée au montage, nous le voyons lui prédire l’avenir en lisant les lignes de la main : elle aura cinq enfants, lui annonce-t-il, catégorique. Et vous ? Lui demande-t-elle. Oh moi, beaucoup, vraiment beaucoup, fait-il, en agitant ses deux mains, suggérant qu’il n’a pas assez de doigts !

Edna PURVIANCE n’aura aucun enfant. Alors que Charles fondera une véritable dynastie : dix enfants, deux garçons avec Lita GREY, sa seconde épouse, et huit avec sa dernière femme, Oona O’Neill CHAPLIN. Son premier enfant, rappelons-le, était mort trois jours après sa naissance. Lorsque Edna PURVIANCE et Charles CHAPLIN se rencontrent , au tout début de l’année 1915, ils ont le même âge que le cinéma : lui n’a pas encore 26 ans, elle tout juste 20.



Nadia MEFLAH, Chaplin et les femmes, Philippe Rey,  p46.




« Je n’ai trouvé la pauvreté ni séduisante ni édifiante. Elle ne m’a rien enseigné qu’à déformer les valeurs, qu’à surestimer les vertus et les grâces des classes riches et soi-disant supérieur. La richesse et la célébrité, au contraire, m’ont permis de voir le monde sous sa véritable perspective, de découvrir que des hommes éminents, quand je les approchais, avaient leurs défauts tout comme le commun d’entre nous. »


Charles CHAPLIN, Histoires de ma vie,  p270.